28 Janvier 2015
Le musée Confluence à Lyon est une nouvelle illustration des projets lancés par des collectivités locales et qui sont conduits avec un manque de maitrise évident avec pour conséquences, dérives financières colossales et délais de réalisation « explosés ».
Pour le musée de la Confluence, le projet lancé en 1999 trouve sa conclusion en 2014 : près de 15 ans plus tard avec 6 ans de retard et à coût multiplié par 5 par rapport à la prévision initiale.
Il est consternant de constater qu’il ne s’agit pas là d’une exception et encore plus, que les causes sont généralement les mêmes.
L’interview ci-dessous, donnée à l’IFRAP par Michel Vergnaud, Président de l’association CANOL (Contribuables Actifs du Lyonnais) est significative.
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Fondation iFRAP : Quelle a été la démarche de CANOL pour obtenir les éléments chiffrés de votre enquête ? Comment le conseil général a-t-il accueilli vos demandes ?
Michel Vergnaud : CANOL a repris toutes les délibérations votées par le conseil général depuis 2000, ce qui a permis de reconstituer l’historique (sur notre site) et a additionné toutes les AP (autorisations de programme) mandatées figurant dans les budgets successifs pour en connaître le coût. Ces documents sont disponibles sur internet ou accessibles sur demande. CANOL n’a pas pu obtenir le contrat pour l’établissement du programme initial (il a été perdu !), ni le programme lui-même (non-communicable et toujours en demande par la CADA).
Comment expliquez-vous le dérapage total du coût de ce musée ? Avez-vous pu identifier des services qui auraient dû alerter de cette dérive ? Comment expliquez-vous que cela n’ait pas été fait ?
Michel Vergnaud : C’est l’incompétence et l’absence de responsabilité de nos élus qui est la cause de ces dérives. Il est certain que le maître d’ouvrage délégué, la SERL (dont le président est conseiller général), a alerté des risques, mais n’a pas été suivi. Le maître d’oeuvre, un cabinet autrichien, qui n’a pas remis un travail propre et directement exploitable pour la construction, a sa part de responsabilité. Aucun élu n’a effectué l’étude que nous avons réalisée ! Aucun conseiller général, pas même d’opposition, n’a osé s’opposer à la poursuite du projet quand la 1ère entreprise a jeté l’éponge !
Quelles solutions seraient, selon vous, envisageables pour éviter ce genre de gabegie publique, aussi bien à Lyon que dans l’ensemble de nos collectivités locales ?
Michel Vergnaud : Nous avons voulu cerner les responsabilités et introduire 2 actions en justice, une au TA, l’autre au pénal. Nos 2 avocats nous ont dit que nous n’avions aucune chance de succès, le préjudice subi étant indémontrable ! Ses conclusions sont à télécharger (en bas de page). Il faut rendre les décideurs responsables financièrement et pénalement de leurs décisions.
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Il est intéressant de faire un parallèle avec le projet de centre des congrès où on retrouve déjà les ingrédients d’une débâcle annoncée, en particulier financière :